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Le Neue Schauspielhaus changea de nom à de nombreuses reprises. Il devint Theater am Nollendorfplatz, Metropol puis Goya. Avec la station de métro il constitue l'édifice le plus marquant de la Nollendorfplatz dans l'arrondissement de Schöneberg. Edifié en 1906 par les architectes Boswau & Knauer, le Neues Schauspielhaus réunit une scène de théâtre et une salle de concert. C'était à proximité du Theater am Nollendorfplatz que vécut l'écrivain Christopher Isherwood, dont le roman Goodbye to Berlin
devait inspirer le spectacle de music-hall Cabaret
. Après 1945, le théâtre abritait un cinéma et une discothèque, le Metropol, qui devint l'éphémère club Goya.
La construction du Neues Schauspielhaus coïncida avec celle de la ligne de métro entre 1905 et 1906 sur la Nollendorfplatz. L'architecte Albert Fröhlich du cabinet Boswau und Knauer dessina les plans du théâtre.
Le Neues Schauspielhaus avait à son inauguration une capacité de 1108 places. La Salle Mozart (Mozartsaal) entièrement recouverte d'acajou était sa salle de concert, dont la pompe devait impressionner la Cour impériale et la bourgeoisie.
La façade du Neues Schauspielhaus affichait une sobre ornementation Jugenstil. Les sculptures aux dimensions gigantesques conféraient à l'édifice une expression pathétique des sentiments de joie et de peur.
L'édifice, critiqué lors de sa construction pour son architecture monumentale, est inscrit aux monuments historiques depuis 1997.
La pièce The Tempest
de William Shakespeares fut jouée à l'ouverture du Neues Schauspielhaus. Les représentations théâtrales dominèrent l'affiche du Neues Schauspielhaus jusqu'à la Première guerre mondiale. Les années 1920 marquèrent un changement de répertoire, où dominèrent les opérettes, qui conduisit à un premier changement de nom du théâtre en Neue Scala
.
Erwin Piscator occupa avec son théâtre politique le devant de la scène entre 1927 et 1928. Le théâtre d'Erwin Piscator, devenu Theater am Nollendorfplatz, devint alors un haut lieu de la création scénique du Berlin des années 1920. La mise en scène reposait sur de nouveaux procédés (scènes simultanées, films) pour lesquels John Heartfield réalisa des décors et George Grosz des programmes.
Le répertoire politique du Theater am Nollendorfplatz fut neutralisé sous le IIIe Reich. Les opérettes dominèrent à nouveau l'affiche.
Le cinéma fit son entrée dans le Neues Schauspielhaus dès 1911. A cet effet, la Salle Mozart (Mozartsaal fut réaménagée pour permettre la projection cinématographique.
La première d'un film parlant de l'UFA, Das Mädchen mit den Schwefelhölzern
, se solda par un échec en raison de dysfonctionnements techniques. L'UFA fit l'acquisition de la salle du cinéma et entreprit une réduction du nombre de places à 996. L'architecte Georg Leschnitzer fut chargé en 1930 de la modernisation du cinéma.
Le 4 décembre 1930 se tint la première allemande d' A l'ouest rien de nouveau
(Im Westen nichts Neues), une adpatation du roman d'Erich Maria Remarque. Les nazis encore dans l'opposition manifestèrent leur hostilité à ce film pacifiste en perturbant la séance. Les autres séances se tinrent sous surveillance policière. Le film fut finalement banni des écrans dans de nombreuses régions d'Allemagne ; Ersnt Seeger, directeur d'Oberste Filmprüfstelle, interdit la projection du film en raison de son caractère dégradant envers l'Allemagne et la Reichswehr.
La cinéma du Mozartsall du Theater am Nollendorfplatz devint en 1942 le Nollendorf-Palast. Les raids aériens de la Seconde Guerre mondiale endommagèrent sérieusement le Theater am Nollendorfplatz. La façade, le foyer et le Mozartsaal demeurèrent en grande partie épargnés.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Mozartsaal fut réaménagé en salle polyvalente sous le nom de Neue Scalla. Outre les projections cinématographiques, la salle accueillait également des revues et variétés. A partir de 1951, la salle redevint une salle de cinéma, plus connue sous le nom de Metropol. Au cours des années 1970, le Metropol diffusait des films pornographiques.
Le cinéma ferma ses portes en 1977 et devint une discothèque courue de Berlin-Ouest. Le Metropol accueillait en semaine des concerts. Au cours des années 1990, le Metropol déclina peu à peu. Le sulfureux KitKatClub s'installa au Metropol en 2000, mais dut quitter les lieux en raison de divergences avec les propriétaires des lieux.
Un repreneur eut l'idée de transformer le Metropol en un club select. Le Goya devait devenir le temple de tous les superlatifs. Avec un bar à cocktails qui s'égrène le long d'un comptoir pouvant acueillir près de deux cent personnes, une scène sous une voûte de seize mètres de haut, ou encore un restaurant chic, le gigantisme donnait le tourni. Le financement original reposait sur un appel à souscription auprès de riches clients, qui en devenaient actionnaires.
L'architecte star Hans Kollhoff se vit confier les travaux d'un montant de onze millions d'euros devant permettre au Goya de renouer avec la scène mythique du Berlin des années 1920. Les sceptiques affirmaient que la démesure du projet serait fatale dès l'ouverture du club. Les évènements leur donnèrent raison car le succès ne vint pas. Cinq mois à peine après son inauguration, le Goya déposa le bilan.
Le club rouvrit ses portes en 2007. Le nouvel investisseur, la Treugast Solutions Holding GmbH, dispose d'un bail de dix ans. Depuis mars 1910, le Goya sert régulièrement de cadre à des concerts.
Théâtre de la place Nollendorf
Theater am Nollendorfplatz, Neues Schauspielhaus
Motzstrasse 3
10117 Berlin
52.49905795380362 , 13.352707028388977