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Des 167,8 km du Mur de Berlin, subsistent encore quelques fragments. Il peut s'agir d'un lampadaire, d'un reste de grillage, d'un pan de paroi en béton ou d'une portion du chemin de ronde, qu'il faut parfois dénicher. Des plaques commémoratives, noms de rue ou mémoriaux rappellent aux passants la douloureuse division de Berlin. Nous vous proposons une sélection de fragments et mémoriaux méconnus, néanmoins intéressants.
La question la plus souvent posée par les touristes à Berlin Où était le Mur de Berlin?
trouve sa réponse avec la double rangée de pavés.
Aussitôt les travaux de démantèlement du Mur de Berlin achevés se posait l'épineuse question de matérialiser son tracé pour les générations futures.
Plusieurs projets furent à l'étude. En 1990, Manfred Butzmann imagina la reconversion du no man's land en prairie plantée de lupins ; la voirie de Berlin Kreuzberg proposa une double rangée de pavés. Deux ans plus tard, Gernot Zohlen suggéra une bande de cuivre ; Anja Bohnen milita en faveur d'un double marquage à la peinture rouge et bleue de chacune des enceintes du Mur de Berlin (Grenzmauer, Hinterlandmauer).
Finalement, la synthèse de deux projets fut adoptée avec la double rangée de pavés, ponctuée d'une plaque de bronze portant la mention Berliner Mauer 1961-1989
.
Le cimetière des Invalides (Invalidenfriedhof) aménagé par décret royal de Frédéric II en 1748 longe à présent les rives d'un canal (Berlin-Spandauer Schifffahrtskanal).
Après 1945, la ligne de démarcation entre les secteurs occidentaux et soviétique fut tracée en plein coeur de l'ancien cimetière, où reposent les généraux et maréchaux de l'armée prussienne. La présence des sépultures de Scharnhorst et Friedrich Friesen, figures honorées par le régime de RDA, permirent au cimetière d'échapper à sa disparition complète.
Avec la construction du mur de Berlin le 13 août 1961, la RDA renforça progressivement son dispositif frontalier, conduisant au déplacement et la destruction de nombreuses tombes historiques. L'enceinte ouest de l'Invalidenfriedhof, édifiée en 1902, fut réhaussée et intégrée au tracé du mur de Berlin.
Du mur de Berlin, il demeure encore une portion discontinue de 180 mètres de long de l'Hinterlandmauer et du chemin de ronde (Kolonnenweg). L'ensemble est classé depuis 1990 avant de faire l'objet de travaux de restauration en 2003.
Weiße Kreuze, Mémorial des Croix blanches
Le mémorial des Croix blanches
(Weisse Kreuze) sur les rives de la Sprée au nord de la Friedrich-Ebert-Platz, à côté du Reichstag, rend hommage aux victimes abattues par les Vopos lors de leur tentative de franchissement du Mur de Berlin.
Ce mémorial se trouvait initialement à l'est du Reichstag devant la première enceinte du Mur de Berlin, puis au sud du Parlement allemand, sur un grillage du Tiergarten, avant de trouver son emplacement actuel.
L'association Berliner Bürger-Verein inaugura le mémorial le 13 août 1971, lors du 10e anniversaire de la construction du Mur. De 1961 à 1990 la frontière inter allemande s'étirait le long de la Sprée, avec la rive située dans le secteur occidental. Les croix étaient accrochées au grillage faisant face au mur. Le Berliner Bürger-Verein
plantait initialement une croix blanche à l'endroit de chaque tentative d'évasion mortelle. Devant le nombre croissant de croix à entretenir, l'association décida de les regrouper en deux endroits symboliques, le Reichstag et la Bernauer Strasse.
Après la réunification, les travaux de construction du nouveau quartier gouvernemental en 1995 aboutirent au déplacement du mémorial en bordure du Tiergarten, à l'angle de l'Ebert-/Scheidemannstraße. De fait, 15 croix furent installées au niveau de la façade sud du Reichstag. Le 17 Juin 2003, la commémoration du 50e anniversaire du soulèvement est-allemand contre le régime de la SED fut l'occasion pour le Bundestag de restituer l'emplacement initial du mémorial des croix blanches. Les croix installées au Tiergarten demeurent toujours.
La nouvelle installation imaginée par l'architecte paysagiste Jan Wehberg comporte huit croix. Chacune des deux faces, pour sept d'entre elles, affiche les noms des victimes et la date de leur disparition. Une croix demeure vierge en hommage aux victimes inconnues.
La liste des 13 victimes berlinoises connues figurant sur les croix blanches : Günter Litfin, 24/08/1961 ; Ingo Krüger, 10/12/1961 ; Hans Räwel, 01/01/1963 ; Klaus Schröter, 11/04/1963 ; Heinz Sokolowski, 25/11/1965 ; Marinetta Jirkowsky, 22/11/1980 ; Udo Düllick, 05/10/1961 ; Werner Probst, 14/10/1961 ; Philipp Held, 04/11/1962 ; Axel Hannemann, 06/05/1962 ; Lutz Haberland, 27/05/1962 ; Wolf- Olaf Muszinski Mars 1963; Chris Gueffroy, 05/02/1989.
La Leipziger et la Potsdamer Platz étaient le coeur trépidant du Berlin des années 1920. Les destructions de la Seconde Guerre mondiale et la division de Berlin en firent un no man's land.
Entre 1961 et 1989, une plate-forme installée du côté de Berlin-Ouest permettait aux touristes de jeter un coup d'oeil de l'autre côté du mur. La renaissance des lieux s'opéra avec la construction du Quartier Daimler (ex DaimlerChrysler, ex debis), immédiatement après la réunification de l'Allemagne.
Aujourd'hui, il est difficile de se rendre compte que le Mur de Berlin traversait la Leipziger Platz du nord au sud. Quelques vestiges du mur se dressent éparpillés à travers l'octogone formé par la Leipziger Platz. Ces derniers sont tous des pans de l'ancienne Hinterlandmauer, l'enceinte secondaire, classée aux monuments historiques depuis 2001.
Le Mur de Berlin reliait la Potsdamer Platz à Check Point Charlie en longeant la Niederkirchnerstraße. Entre 1961 et 1989, le mur de Berlin séparait deux monuments marquants, le Martin-Gropius-Bau à l'ouest et l'ancienne Diète de Prusse à l'est.
De l'ancienne Grenzmauer 75
, seul subsiste un vestige de 200 mètres de long, présentant les traces des coups de marteau des pics verts du mur
(Mauerspechte), venus se tailler un souvenir dans le béton juste après la chute du Mur de la Honte.
Le mur de type 75
était une enceinte de quatrième génération, achevée comme son nom l'indique en 1975, dans le but de rendre la frontière totalement hermétique. Il était composé de blocs de béton préfabriqués en forme de L, hauts de 3,6 m, larges de 1,2 m et surmontés d'un cylindre en amiante de 40 cm de diamètre.
La portion de Mur de Berlin de la Niederkirchnerstraße est classée au patrimoine. La rue elle-même est un lieu marquant de l'Histoire allemande. Aux abords de la Niederkirchnerstraße se trouvait entre 1933 et 1945 les organes de répression de la dictature nazie. A l'emplacement actuel du musée Topographie des Terrors
se dressait le Palais du Prince Albert (Prinz-Albrecht-Palais), siège de la Gestapo et la SS.
En face, s'étire l'ex Reichsluftfahrtministerium de l'architecte Hans Sagebiel, édifice occupé initialement par les services d'Hermann Goering, puis par les ministères de la RDA (Haus der Ministerien) et à présent par le Ministère fédéral des Finances. Le président du Conseil d'Etat de RDA, Walter Ulbricht, y prononça en juin 1961 son démenti hypocrite selon lequel personne n'avait l'intention d'ériger un mur
(Niemand hat die Absicht, eine Mauer zu errichten.
).