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L'avenue Unter den Linden - littéralement Sous les tilleuls
- est l'artère la plus majestueuse de Berlin. Longue de 1,4 kilomètres, les Linden
s'étirent de la Schlossbrücke à la Pariser Platz, fermée par la Porte de Brandebourg. Ici bat encore le coeur de la capitale prussienne.
La Schlossbrücke est l'oeuvre de Karl Friedrich Schinkel, qui réaménagea un pont existant, appelé jadis la Hundebrücke, Pont aux Chiens
, où se rassemblaient naguère les chasseurs et leurs meutes de chiens avant le départ pour le Tiergarten.
De 1821 à 1824, Karl Friedrich Schinkel se vit confier la transformation du modeste pont de bois en un pont de pierre doté de huit groupes sculptés en marbre de Carrare. La balustrade en fonte est ornée de gracieux motifs représentant des dauphins, des chevaux de mer ou encore des tritons.
Les statues des guerriers guidés par les déesses de la Victoire furent dessinées par Karl Friedrich Schinkel, mais exécutées entre 1853 et 1857 par ses élèves Johann Gottfried Schadow et Christian Daniel Rauch.
En quittant le Lustgarten et la Schlossplatz, on emprunte la Schlossbrücke pour admirer sur sa droite le plus bel édifice baroque de Berlin : le Zeughaus.
L'Arsenal de la place de Berlin présente un fronton où figure une représentation de Minerve, la déesse de la Sagesse. Le relief en bronze avec le buste du roi Frédéric Ier au dessus de l'entrée fut réalisé par le sculpteur Guillaume Hulot.
Le Zeughaus abrite à présent le Musée de l'Histoire allemande (Deutsches Historisches Museum), qui occupe également une extension contemporaine de Ieoh Ming Pei.
Entouré de marronniers, le Nouveau Corps de Garde (Neue Wache) fut édifié entre 1816 et 1818 par Karl Friedrich Schinkel.
Il est depuis 1993 le Mémorial de la République Fédérale allemande en hommage aux victimes de la guerre et de la dictature
.
Derrière la Neue Wache, l'on peut apercevoir deux édifices de style néo-classique : le Théâtre Maxime Gorki et le Palais am Festungsgraben.
Au numéro 1 de l'avenue Unter den Linden, l'Alte Kommandantur était le palais du gouverneur de la garnison de Berlin jusqu'en 1945.
Endommagé par les bombardements et les combats de la seconde guerre mondiale, les ruines de l'ancienne commanderie furent déblayées par les autorités est-allemandes pour y construire le Ministère des affaires étrangères de la RDA.
A son tour rasé au lendemain de la réunification, le terrain demeura plus de dix ans inoccupé avant d'être cédé au groupe Bertelsmann pour y reconstruire à l'identique le palais de style néo-renaissance, siège de sa fondation.
Faisant face au Zeughaus, se dressent côte à côte le Kronprinzenpalais et le Prinzessinnenpalais, résidences du prince héritier et des princesses.
Jouxtant le Prinzessinnenpalais, la Deutsche Staatsoper, réalisée par l'architecte Knobelsdorff, est le premier théâtre lyrique allemand qui ait été édifié indépendamment d'un château.
La Bebelplatz correspond au Forum Fredericianum imaginé par Frédéric II, en vue de doter Berlin d'un centre des Arts au rayonnement européen.
Seule la Deutsche Staatsoper fut contruite conformément aux plans initiaux. Parmi les autres édifices construits ultérieurement figurent la cathédrale Sainte Edwige, et l'Alte Bibliothek, surnommée La Commode
par les berlinois.
L'ehemalige Staatsbank der DDR est l'édifice fermant la place sur son côté sud. Ce bâtiment néo-renaissance fait partie d'un vaste complexe réalisé entre 1897 et 1911 par les architectes Alfred Messe et Heinrich Schweitzer pour le compte de la banque Berliner Handelsgesellschaft.
Après la nationalisation de l'institution bancaire, fondée en 1846, la RDA fit de ce bâtiment le siège de sa banque centrale. Lors de la réunification, la banque centrale de la RDA fusionna avec la Kreditanstalt für Wiederaufbau, qui entreprit les nécessaires travaux de rénovation.
Au centre de la Bebelplatz, un mémorial imaginé par Micha Ullman en 1995 rappelle l'autodafé perpétré le 10 mai 1933 par les nazis, durant lequel près de 20 000 ouvrages, jugés comme dégénérés
, furent brûlés.
Une citation d'Heinrich Heine, tirée d'Almansor, rappelle la suite des événements tragiques :
Ce n'était qu'un prélude; là où on brûle des livres, on finit par brûler les hommes.
Flanquant l'Alte Bibliothek, l'Altes Palais de facture néo-classique était la résidence favorite de l'empereur Guillaume Ier.
Depuis son balcon, faisant face à la Neue Wache, l'empereur pouvait assister chaque jour la relève de la Garde.
Faisant face à l'Altes Palais, l'ancien Palais du Prince Henri, fut construit entre 1748 et 1766 par Boumann l'Ancien. Il fut dénommé d'après le frère cadet du roi Frédéric II.
Le palais devint en 1810 la première université de Berlin, Alma Mater Berolinensis
, l'actuelle Université Humboldt.
Entre l'Altes Palais et la Deutsche Staatsbibliothek, la statue équestre de Frédéric II d'après Christian Daniel Rauch se dressait durant près d'un siècle au milieu de l'avenue Unter den Linden.
Déplacée au château de Sans-Souci de Potsdam (Schloss Sans-Souci) en 1950, la statue équestre retrouva son emplacement historique en 1980, tandis que le régime est-allemand cherchait à renouer avec l'héritage de la défunte Prusse.
La Bibliothèque nationale allemande, édifice néo-baroque d'Ernst von Ihne, remplaça en 1914 un bâtiment plus ancien, devenu trop petit pour accueillir ses millions de volumes.
En face de la Deutsche Staatsbibliothek, le Gouverneurshaus remplace le Niederländisches Palais, anéanti lors de la Seconde Guerre mondiale.
Chacun des deux palais furent réalisés par l'architecte Friedrich Wilhelm Diterichs.
A l'intersection de l'avenue Unter den Linden et de la Charlottenstrasse, le complexe de la Deutsche Bank abrite la Deutsche Guggenheim.
La Deutsche Bank occupe l'immeuble en grès rouge achevé en 1891 par les architectes Ende et Böckmann.
La Deutsche Guggenheim réside dans l'immeuble conçu en 1925 par Bielenberg et Moser.
Juste avant la Pariser Platz, l'ambassade de la Fédération de Russie occupe l'édifice monumental que Staline fit construire à l'emplacement du palais de la délégation des Tsars, détruit en 1945.
Même si le style est caractéristique du réalisme socialiste, les architectes soviétiques Lebedinskij, Skujin et Strijevsky s'inspirèrent des immeubles berlinois de la période néo-classique.