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Le XXe siècle a profondément marqué le visage de Berlin avec une succession de régimes politiques qui donne le vertige : capitale d'Empire, de la République de Weimar, du IIIe Reich, de la RDA et de l'Allemagne réunifiée.
9 novembre 1918 : dans la matinée proclamation par Philipp Scheidemann, à partir du Reichstag, de la République, la future République de Weimar. Karl Liebknecht proclama, quelques heures plus tard, depuis le balcon du Stadtschloss, la République socialiste libre d'Allemagne, qui resta sans effet.
Janvier 1919 : L'Assemblée nationale constituante, nouvellement élue, siégea à l'écart des troubles sévissant à Berlin. Le gouvernement fut dirigé par le social-démocrate Friedrich Ebert. Les Spartakistes fondèrent le parti communiste allemand, le KPD, et tentèrent de renverser le pouvoir en place. Le gouvernement favorisa la création de corps francs sous les ordres de Gustav Noske qui écrasa dans le sang les révolutionnaires. Les leaders du mouvement spartakiste, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, furent assassinés à proximité du Tiergarten.
14 Août 1919 : Entrée en vigueur de la nouvelle constitution.
1920 : Putsch des corps francs menés par Kapp. Echec du coup d’état à l’issue d’une grève générale des ouvriers berlinois parvenant à paralyser toutes les fonctions vitales de la capitale : eau, gaz, électricité. Entrée en vigueur de la Loi sur la création du Grand Berlin (Gross Berlin).
4 juin 1922 : Assassinat du ministre des Affaires étrangères Walther Rathenau.
1923 : Occupation de la Ruhr par les troupes françaises afin d'obtenir des garanties quant au paiement des réparations de guerre. L'inflation sévit dès juillet. Des tensions séparatistes ou révolutionnaires se firent jour en Rhénanie, Saxe et Bavière, où Hitler et Ludendorff organisèrent le putsch de la brasserie
le 8 Novembre à Munich.
Le Plan Dawes et les capitaux américains permirent à l'économie allemande de redémarrer, mais le prix à payer fut terrible : restructuration et licenciements massifs provoquant un chômage endémique.
1925 : Reprise de l'économie allemande. Berlin devint une ville de loisirs et de distractions avec l'apparition de nouvelles technologies comme la radio, le cinéma ou le phonogramme.
1929 : Le scandale Sklarek fit plonger la direction de la municipalité de Berlin, détenue par les sociaux-démocrates. Entrée du parti nazi à l'assemblée municipale avec 5.8% des suffrages.
Le Krach de Wall Street gagna l'Allemagne. Les banques étrangères exigèrent le remboursement immédiat des emprunts à court terme accordés dans le cadre de projets à long terme. L'effondrement de l'économie fut imputé aux sociaux démocrates par les démagogues de tout bord. Communistes et Nazis se disputaient pour porter secours aux victimes de la crise.
1930 - 1932 : La crise s'accentuait et les extrémistes en profitèrent pour enrôler les chômeurs au sein de leurs organisations paramilitaires. Les batailles de rue étaient quotidiennes. Aux élections législatives de 1930, le parti nazi (NSDAP) progressa encore, avec 107 députés. Ce succès fut salué
par le pillage du grand magasin Wertheim, propriété d'une famille juive.
1932 : Les violences s'accentuèrent lors de nouvelles élections. Hindenburg fut conduit à demander la démission du gouvernement social-démocrate et nomma le chancelier Franz von Pappen, qui proclama l'état d'exception à Berlin, où l'armée contrôlait la ville. Quelques jours après, le parti NSDAP devança de quelques voix les autres formations politiques.
30 Janvier 1933 : Hitler fut désigné chancelier par Hindenburg.
Goldene Zwanziger, à Berlin
1933 : Le 27 Février, les nazis incendièrent le Reichstag pour accuser les communistes afin d’interdire les partis de gauche. Hitler obtint les pleins pouvoirs de l'Assemblée. Aussitôt l'appareil répressif et dictatorial se mit en place.
Création de la Gestapo dont le siège se situait dans la Prinz Albert Strasse. Les gardiens de bloc
devinrent les relais du système de délation mis en place par Himmler et Heydrich. L'ancienne école militaire de Tempelhof, Columbiahaus, devint un centre de torture des opposants au régime. Le premier camp de concentration, Sachsenhausen, fut aménagé à 30km au nord de Berlin.
1934 : Nuit des longs couteaux. Hitler fit liquider son compagnon Ernst Röhm, chef de file des SA, partisan d'une seconde révolution.
1935 : Lois antisémites de Nuremberg.
1936 : Berlin accueillit les Jeux olympiques d'été. Le régime alors en quête de respectabilité fit le ménage momentanément dans ses pratiques répressives à l’occasion des manifestations sportives.
9 Novembre 1938 : Nuit de cristal. Pogrom à travers toute l’Allemagne.
1940 : Défaite de la France. Le wagon de Rethondes, lieu de la signature de l’armistice du 11 novembre 1918, fut ramené à Berlin et exposé comme trophée au Lustgarten. La RAF lança son premier raid en représailles au début du Blitz.
1941 - 1942 : Les bombardements alliés se multipliaient. La population civile se terrait dans les abris antiaériens, les Flakturms, mais le plus souvent dans les caves des immeubles en raison du manque de places. Premières difficultés d'approvisionnement. Toute l'économie de la ville était réquisitionnée pour l'effort de guerre. La Gestapo traquait juifs, tsiganes et membres de mouvements de résistance.
20 Janvier 1942 : Conférence de Wannsee. Décision de la Solution finale.
1943 : Goebbels proclama la Guerre totale au Sportpalast, devant une foule en délire, triée sur le volet, en vue de redonner espoir à une population civile cloîtrée dans les abris.
1944 : Echec de l'attentat visant Hitler. Claus von Stauffenberg et les autres conjurés furent immédiatement arrêtés, et exécutés le lendemain.
1945 : La Wehrmacht ne tenait plus que le front sur les rives de l'Oder en février. Les troupes soviétiques n’étaient plus qu'à une soixantaine de kilomètres de la capitale. Berlin fut alors transformée en un vaste camp retranché divisé en 3 zones concentriques. 20 avril 1945 : Assaut final des armées de Joukov et Koniev. La ville fut inlassablement pilonnée, puis investie quartier par quartier. Le Volkssturm et les dernières unités SS se livrèrent à des combats aussi désespérés qu’inutiles pour contenir l'avancée inexorable de l'Armée rouge. Les unités soviétiques vinrent à bout du dernier îlot de résistance organisé autour du Reichstag, sur lequel le drapeau rouge fut hissé le 30 avril au soir. L'Armée rouge avait perdu près de 100 000 hommes. La Wehrmacht capitula sans condition à Karlshorst le 7 mai 1945.
Au lendemain de la guerre, Berlin était une capitale fantôme. Après 363 attaques aériennes et l'assaut final de l'Armée Rouge, 43 % des habitations étaient détruites et Berlin déplorait 50 000 victimes civiles. 75 millions de m³ de gravats furent déblayés et rassemblés en neuf collines artificielles. Les quartiers de Mitte, Tiergarten, Friedrichshain et Kreuzberg étaient les plus endommagés.
La conférence de Potsdam entérina le plan d'occupation de l'Allemagne et de Berlin en quatre secteurs. Un Conseil de contrôle interallié avait la charge de gouverner l'Allemagne occupée ainsi que l'ancienne capitale du Reich.
1946 : Création du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED) dans la zone d’occupation soviétique. Procès des crimes de guerre nazis à Nuremberg. Rudolph Hess, dauphin d'Hitler, fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et incarcéré dans la prison militaire de Spandau, surveillée par les troupes alliées.
1947 : Truman adopta la politique du containment à l'égard du bloc communiste et fit de la zone occidentale de l'Allemagne un rempart, soutenu économiquement par le plan Marshall.
Ernst Reuter fut élu bourgmestre, sans être reconnu par le représentant soviétique. Les administrations municipales se scindèrent entre les secteurs d'occupation occidentaux et celui contrôlé par les soviétiques.
1948 : La réforme monétaire adoptée dans les secteurs occidentaux de l'Allemagne introduisit le Deutsche Mark et arrima l'économie ouest allemande au système économique occidental.
4 juin 1948 - 12 mai 1949 : Blocus de Berlin par les soviétiques. Pont aérien occidental. Formation de la RFA et de la RDA.
16 - 17 juin 1953 : Soulèvement ouvrier à Berlin est, réprimé par l'intervention des chars soviétiques. Le miracle économique ouest allemand attira près de 3 millions d'Allemands de l'Est jusqu'à la construction du mur de Berlin.
13 août 1961 : Ulbricht ordonna la fermeture des points de passage vers l'ouest puis décida de construire un mur pour stopper l'hémorragie.
1965 - 1968 : Contestation étudiante à Berlin-Ouest. Manifestations contre la guerre du Viêt-Nam. La RDA profitait des troubles pour infiltrer les groupes pacifistes et gauchistes et soutenir les terroristes de la Fraction Armée Rouge (RAF).
1970 - 1981 : Avec la détente, Berlin cessa d'être un point de frictions entre les deux blocs. Le chancelier Willy Brandt mena l'Ostpolitik visant à obtenir la reconnaissance mutuelle des deux Allemagnes.
Les deux parties de la ville se développaient de manière autonome. Berlin-Est était la première ville industrielle, le centre politique et culturel du régime de Pankow. Berlin-Ouest souffrait de son isolement et vit sa population diminuer et vieillir.
1981 - 1989 : Berlin-Ouest connut un changement de majorité au Sénat ; la CDU mit fin à un règne de 35 ans du SPD. La liste des alternatifs fit son entrée au parlement.
En 1987, Berlin célébra de part et d'autre du mur son 750e anniversaire. L'héritage culturel prussien était réhabilité et mis en valeur.
1989 : La SED tournait toujours le dos à la perestroïka et son initiateur, Mikhaïl Gorbatchev. 65000 allemands de l'Est profitèrent de l'ouverture des frontières de la Tchécoslovaquie et de la Hongrie pour trouver refuge au sein des ambassades de la RFA à Prague et Budapest. Premières grandes manifestations organisées par les mouvements d'opposition à Leipzig et dans d'autres grandes villes de RDA. Berlin-Est fut alors quadrillé par la police populaire. Pour le 40eme anniversaire de la RDA, Erich Honecker invita Gorbatchev à assister aux festivités. Ce dernier mit en garde son homologue est-allemand : Celui qui réagit trop tard est puni par la vie
.
4 Novembre 1989 : Un million de personnes défilaient à Berlin-Est. Le 7 novembre, le gouvernement de la RDA démissionna. Deux jours plus tard, un porte-parole du gouvernement de Berlin-Est annonçait l'ouverture des points de frontière le lendemain matin. La foule avertie s'empressa aux abords du mur ; les Vopos désemparés finirent par laisser passer les Berlinois de l'Est : dans l'allégresse générale, les Berlinois des deux côtés se retrouvaient et célébrèrent la chute du mur au pied de la Porte de Brandebourg.
1990 : Destruction complète du mur. L'union monétaire entra en vigueur le 1 Juillet et le traité d'unification fixait les conditions d'adhésion des cinq nouveaux Länders à la RFA. Le 3 octobre, l'Allemagne était officiellement réunifiée. La première assemblée de l'Allemagne réunifiée se tint au Reichstag.
1991 : Berlin fut désignée comme nouvelle capitale de la République fédérale d’Allemagne (Bundesrepublik Deutschland).
1992 - 1993 : La difficile reconversion de l'économie est allemande provoqua un profond malaise qui se traduisait par la percée des partis de l'extrême droite et de la remontée du PDS, héritier du SED.
1994 : Les troupes d'occupation quittèrent Berlin. Début des travaux du quartier gouvernemental (Band des Bundes), de la Pariser, Potsdamer et Leipziger Platz.
1998 : Défaite de la CDU aux élections. Gerhard Schröder succèda à Helmut Kohl, le chancelier de la réunification.
1999 - 2001 : Déménagement du gouvernement à Berlin. Inauguration du Reichstag, de la nouvelle chancellerie fédérale (Bundeskanzleramt) et du nouveau quartier de la Potsdamer Platz.
Impliquée dans la faillite de la Berliner Bankgesellschaft, la CDU perdit les élections renouvelant le Sénat. La grande coalition menée par Eberhard Diepgen prit fin pour conduire à la formation d'une nouvelle coalition Rouge-Rouge
entre le SPD et le PDS de Gregor Gysi.
2002 : Klaus Wowereit, la tête de liste du SPD, devint le nouveau maire de Berlin.
2005 : Après une courte victoire l'obligeant à former une grande coalition avec le SPD, Angela Merkel (CDU) devint la première femme à accéder au poste de chancelier de l'histoire allemande. Depuis la réunification, il s'agissait également d'une première, dans la mesure où Angela Merckel est le premier chancelier originaire des nouveaux Bundesländer.
2006 : Berlin accueillit la finale de la Coupe du Monde de football au Stade Olympique.
2009 : Victoire de la CDU et du FDP aux élections législatives. Fin de la grande coalition
entre la CDU et le SPD. Reconduction d'Angela Merkel à la tête de l'exécutif. 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin.