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La fin du règne de Frédéric II fut marquée par le retour à l'antique. Le développement urbanistique suivait une logique classique avec la construction du Forum Fredericianum, du Palais du Prince Henri, de la Place de l’Académie (Gendarmenmarkt) et d'une nouvelle cathédrale.
La Place de l’Académie constitue le plus bel ensemble néo-classique de Berlin en raison de la symétrie et la majesté des édifices qui la composent. L'architecte Karl von Gontard (1731-1791) remania les deux églises française (Französischer Dom) et allemande (Deutscher Dom) en les dotant d'une coupole grandiose (1780-1785). La Piazza del popolo de Rome avait inspiré ce projet.
Le Grand Théâtre (Schauspielhaus), au centre de la place, reprenait un projet de Frédéric II, qui souhaitait y fonder une Comédie Française. Le Schauspielhaus fit place aux théâtres construits par les successeurs de Gontard, Carl Gotthard Langhans (1732-1808) et Karl Friedrich Schinkel (1797-1840).
Autre exemple de classicisme précoce, le château de Bellevue, résidence commandée à Philipp Daniel Boumann par le prince Auguste Ferdinand, frère de Frédéric Le Grand.
Frédéric-Guillaume II insuffla un nouvel élan à l'architecture prussienne en favorisant à la fois des constructions d'apparat et publiques. Le style architectural de la Révolution fit son apparition à Berlin avec les réalisations des Gilly père et fils (1748-1808) et de Johann Heinrich Gentz (1766-1811), privilégiant l’ordre dorique sans base. L'Hôtel de la Monnaie de Gentz fut le premier musée de Berlin.
Outre l'architecture, le néo-classicisme s'exprimait avec richesse dans la sculpture. Johann Gottfried Schadow (1764-1850) sculpta le Quadrige de la Porte de Brandebourg, bâtie par Langhans. Christian Daniel Rauch (1777-1857) réalisa les statues des généraux victorieux des Guerres de Libération, faisant face au Nouveau Corps de Garde (Neue Wache), la statue équestre de Frédéric II et le Tombeau de la reine Louise.
La Prusse, victorieuse de Napoléon, réaffirma son identité dans le style néo-classique. Le roi Frédéric-Guillaume III (1797-1840) fit appel aux services de l'architecte Schinkel pour réaliser ses projets ambitieux.
Véritable force de travail, Schinkel bâtit en un quart de siècles d'innombrables édifices qui façonnèrent durablement l'image de Berlin : palais, châteaux, églises, théâtres, musées, ponts, et écoles aux abords de l’avenue d'Unter den Linden, les faubourgs et à Potsdam. Dessinateur de formation, Schinkel devint l'élève des Gilly avant de partir en Italie pour y retrouver les origines de l'art classique. Admis en 1810 à la Division Supérieure de la Construction, il supervisait alors tous les projets de construction du royaume de Prusse. D'obédience néo-classique, Schinkel n'hésitait pas à explorer ou à marier de nouveaux styles : gothique anglais, style industriel... Il exerça également une influence durable sur les arts décoratifs et l'architecture intérieure. De ce fait, les matériaux utilisés étaient rarement nobles et se prêtaient à une fabrication industrielle.
Schinkel légua à la Prusse un patrimoine architectural d'une grande variété ainsi qu'une œuvre théorique importante (dessins, esquisses, essais, projets non réalisés) perpétuée par ses élèves : Martin Gropius (1824-1880), Georg Heinrich Hitzig (1811-1881), Ludwig Persius (1803-1845), Friedrich August Stüler (1800-1865), Ludwig Hesse ou encore Eduard Knoblauch.
Le paysagiste Peter Joseph Lenné conçut vers 1841 un projet d'aménagement du quartier de Luisenstadt à Kreuzberg : un nouveau canal y fut percé, la Michaelskirche édifiée, tandis que l'Oranienplatz fut aménagée. A partir de 1871, le néo-grec et le néo-gothique se succédèrent pour laisser la place à un style Beaux Arts, privilégiant la pompe au fonctionnel.